Aux sources du bien-vivre
Aux sources du bien-vivre
Utilisons les semences de nos prairies naturelles !
La récolte et le semis de semences de prairies naturelles locales étaient au cœur des réflexions ce jeudi 6 juin 2019. St Flour Communauté, le lycée agricole Louis Mallet, les agriculteurs et l’association Geyser ont présenté leurs expérimentations sur le sujet.
L’objectif du projet est de favoriser la présence d’une flore locale adaptée aux conditions pédoclimatiques et caractéristique des différents terroirs du territoire. Les agriculteurs sont les premiers à revendiquer la valeur de leurs prairies naturelles. Elles leurs apportent des économies en intrants, une certaine résilience aux aléas climatiques, une complémentarité des végétations, la production d’une alimentation plus appétente pour leur troupeau et la conservation d’une biodiversité de qualité.
« De notre santé à la qualité de notre cadre de vie les prairies naturelles jouent un rôle indispensable dans l’attractivité de nos territoires »
Guy Michaud, Vice-Président en charge de l’environnement et l’agriculture à Saint-flour Communauté
Depuis plusieurs années les agriculteurs se confrontent à de nombreuses problématiques liées à la dégradation des prairies : fortes sécheresses, pullulation de campagnols terrestres, faible durée d’implantation des semences du commerce… C’est donc pour répondre à ces besoins, et restaurer les prairies naturelles que le projet débute en 2017.
« Les prairies naturelles du territoire sont composées d’une flore très diversifiée dont la génétique s’est adaptée aux conditions locales »
Maxime Boillot, Chargé de projet agriculture, Saint-Flour Communauté
Trois techniques de récolte des semences de prairies naturelles expérimentées :
Brosseuse à graines Moissonneuse batteuse Fleur de foin
Ces trois méthodes présentent des résultats et intérêts différents tant sur la quantité que sur la diversité des semences récoltées. On observe une différence d’aspects quant aux prairies obtenues par la suite (densité de la végétation, diversité floristique, valeur fourragère…). Les facteurs influençant ces résultats sont multiples et de ce fait difficiles à prendre en compte dans leur ensemble. Le projet devrait se poursuivre sur plusieurs années pour apporter un recul sur ces pratiques à long terme. Pour le moment les prairies tests font l’objet d’un suivi par le Conservatoire Botanique National du Massif Central et l’INRA.
Des essais chez les agriculteurs par les agriculteurs :
Accompagnés par Saint-Flour Communauté, une dizaine d’agriculteurs ont expérimenté la récolte et le semis de semences de prairies naturelles. Ils se sont basés sur leurs objectifs et besoins pour choisir la méthodologie et les parcelles les plus adaptées. Ces expérimentations en conditions réelles ont permis l’appropriation d’une méthode simple et peu coûteuse par les agriculteurs, ainsi qu’une amélioration de la qualité de leurs prairies et de leur autonomie fourragère.
Des expérimentations contrôlées au lycée agricole Louis-Mallet :
En parallèle, le lycée agricole à mis en place 24 placettes de 12m² chacune, représentatives des différentes méthodologies. L’expérience a permis la sensibilisation des futurs agriculteurs. Elle a également mis en lumière la multiplicité des résultats obtenus en fonction de la technique utilisée. Une diversité qui est indispensable à la résilience et l’autonomie des systèmes herbagers.
« Il n’y à pas un seul modèle de prairie parfaite, mais plutôt toute une diversité qui apporte une faculté de résilience et d’adaptation à l’exploitation agricole »
Antonin Guigue, chef d’exploitation du lycée agricole Louis-Mallet à Volzac
Le Projet en quelques chiffres :
Coup de projecteur sur les savoirs agroécologiques :
Le projet apporte une forte dimension collective. Il permet le recueil,
la mutualisation et la valorisation des savoirs en construction sur la
production et l’utilisation de semences de prairies naturelles. Il
accompagne également la création d’un collectif d’agriculteurs et vise
ainsi l’émergence d’une dynamique autonome.
L’association Geyser accompagne Les acteurs du projet dans le processus d’acquisition de ces savoirs. Pour leur permettre de les caractériser plus finement, Geyser questionne les membres du projet sur leurs choix, tout au long du processus (choix de la parcelle, du moment de récolte, mise en œuvre de la récolte, tri, stockage, utilisation des semences, suivi et gestion des parcelles…). L’association vise également à favoriser et pérenniser une situation de dialogue et d’échange entre agriculteurs, élus, conseillers agricoles et écologues.
Pour en savoir plus sur les pâturages du massif central et sa flore.