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Paturage et risque incendie

Le pastoralisme et le risque incendie

Un incendie dévastateur a marqué le Lot, au cours de l’été 2018. Dans le secteur de Carjac-Gréalou-Cadrieu, 180 hectares sont partis en fumé. La maîtrise de cet incendie a nécessité des moyens humains et matériels très importants. 

L’importance du pâturage

Le constat est flagrant, six mois après l’incendie les zones pâturées voient leur végétation revenir rapidement à leur état initial. Les marques du passage de l’incendie s’estompent peu à peu. En revanche sur les espaces embroussaillés et délaissés depuis plusieurs années la végétation peine à revenir.

Des troupeaux pour réduire le risque incendie

L’évolution de l’embroussaillement liée à l’abandon des pratiques pastorales, engendre de nombreux départs de feux mais a aussi un impact négatif sur le maintien de grands ensembles de pelouses sèches et de landes qui constituent un patrimoine naturel riche en biodiversité sur le territoire des causses du Quercy.

En 2017, la vingtième Association Foncière Pastorale libre (AFPL) a vu le jour sur les communes de Crégols et Lugagnac. 38 propriétaires se sont mobilisés et ont mis à disposition 160 ha de surfaces embroussaillés à l’association « Les Caussignols » qui regroupe 8 éleveurs (3 éleveurs ovins, 3 éleveurs bovins et 2 éleveurs équins).

Au cours de l’année 2018, un plan de gestion écopastoral a été coconstruit avec les propriétaires, les éleveurs et les experts techniques (animateur, naturaliste et pastoraliste). Des travaux de débroussaillage et de pose de clôture ont été réalisés en début d’année pour permettre le démarrage du pâturage dès le printemps.

Un troupeau de 120 brebis a pâturé pendant 2 mois de mi-mai à mi-juillet, sur 4 parcs de 10 ha chacun (environ 15 jours/parc).

L’une des parcelles est particulièrement riche d’un point de vue écologique, avec notamment une population bien établie de  Nacré de la Filipendule (espèce patrimoniale). Cette parcelle bénéficie d’un suivi naturaliste afin de s’assurer que la proposition de conduite du pâturage permet de maintenir cette population.

Lilian, l’éleveur est surpris par le travail d’ouverture réalisé par la « brebis » :  « Je ne m’attendais pas à ce qu’elles aillent partout comme elles l’ont fait, certains coins me paraissaient inaccessibles. »

Un projet aux multiples objectifs

Initialement mis en place pour lutter contre les risques incendie, ce travail autour du pâturage permet également aux éleveurs de bénéficier d’un accompagnement et de mettre en place de nouvelles pratiques pastorales. En contribuant à la maîtrise de l’embrousaillement les agriculteurs améliorent l’autonomie alimentaire de leurs troupeaux et favorisent le maintien des paysages ouverts et de leur biodiversité.

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Avant Pâturage (© Christophe S. – PNRCQ) – Pendant Pâturage (© N.Blaya – CD46) – Après Pâturage (© Christophe S. – PNRCQ)

Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page projet du Lot !