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restaurer des prairies naturelles

Restaurer des prairies naturelles

Le Mardi 22 octobre 2019, le Conservatoire d’espaces naturels d’Auvergne a présenté, aux acteurs du territoire, le travail qu’il conduit dans le cadre du projet de restauration de prairies naturelles dans la vallée des Reblats, située sur la commune de Valcivières, dans le massif du Forez.

Une vallée aux multiples intérêts

La vallée des Reblats est traversée par un cours d’eau, le Batifol. Elle regorge de trésors au travers de la biodiversité qu’elle abrite et des paysages qu’elle nous offre. On y retrouve plus de 15 milieux différents ainsi que 135 espèces floristiques. En s’y baladant on ne peut s’empêcher de remarquer de nombreuses ruines éparpillées dans la vallée. Ce sont les jasseries, témoins d’une activité pastorale passée.

Jasserie_haut_Forez

La vallée des Reblats, toute une histoire !

Historiquement, les femmes utilisaient la vallée des Reblats au printemps et en automne. Le lait des vaches était transformé en fourmes. Les paysans venaient faucher les prairies en été quand les troupeaux occupaient alors les sommets.

Les différentes Jasseries qui servaient à abriter les bêtes et les éleveurs témoignent encore aujourd’hui de cet usage. Mais à partir des années 1950 l’exode rural et la plantation d’épicéas ont provoqué la fermeture du fond de la vallée.

Le CEN Auvergne s’investit depuis plus de 20 ans sur ce site. Une animation foncière engagée dès 1994, a permis l’acquisition de 29 parcelles pour une surface totale de 14,30 ha ainsi que la délégation de gestion sur 7 parcelles pour une surface de près de 3 ha supplémentaires. Cette maîtrise foncière a permis de remettre en pâturage extensif les prairies encore existantes afin de maintenir les milieux ouverts, l’intérêt pastoral et la biodiversité associée.

Des travaux pour la restauration de 2.4 ha de prairies naturelles, sur 2018-2019, ont pu avoir lieu suite à une coupe à blanc de plantations d’épicéas arrivés à maturité en 2016. A l’issue de la présentation du projet de restauration de prairies naturelles aux propriétaires et grâce à l’adhésion de ces derniers, une reconquête de prairies naturelles riches et diversifiées a pu être engagée. Ce projet s’inscrit dans l’appel à projet biodiversité de l’Agence de l’Eau Loire Bretagne de 2016.

Prairies_vallée_des_reblats

Un itinéraire technique pour restaurer ces prairies naturelles

Un état des lieux et des suivis réguliers

Après la coupe, un état des lieux faunistique et floristique a été réalisé. Il sert de référence et va permettre le suivi de l’évolution des prairies restaurées dans le temps ainsi que du ruisseau qui les longe. Deux ans après, les berges du Batifol comptent plus de 60 nouvelles espèces floristiques ! Pour ce qui est des parcelles restaurées, elles ont fait l’objet de relevés exhaustifs des plantes, criquets, sauterelles, grillons et papillons présents. Pour intégrer une approche plus agronomique, le CEN a utilisé des indicateurs de la typologie multifonctionnelle des prairies. Cet état des lieux suit un protocole élaboré dès 2012 à l’échelle du Massif central avec d’autres porteurs de projet pour la restauration des Milieux Ouverts Herbacés.

restaurer des prairies naturelles

Les travaux

Les travaux ont commencé en octobre 2018 avec le broyage des rémanents et des souches. Ensuite, en juillet 2019 une récolte de foin vert a eu lieu sur des prairies proches et diversifiées pour réensemencer les parcelles fraîchement ouvertes. Des semences de prairies naturelles récoltées sur la planèze de St-Flour, à l’aide de « la prairiale », brosseuse à graines du CEN Auvergne, sont venues compléter cette pratique.

Ces parcelles seront mises à disposition d’éleveurs locaux dès 2020. Pour anticiper la préservation du cours d’eau, le CEN Auvergne a travaillé en partenariat et synergie avec Ambert Livradois Forez Communauté, porteuse du Contrat Territorial Dore amont 2015 -2020, afin que cette dernière puisse mettre en place des aménagements qui permettront aux animaux de passer et de s’abreuver, sans endommager le ruisseau.

Restauration de cours d'eau

Les résultats

La sécheresse estivale n’a pas permis de réaliser les récoltes de semences puis les semis dans des conditions optimales. Mais on remarque tout de même les premières levées en ce mois d’octobre. Ce qui est plutôt encourageant pour la suite ! Pour ce qui est de la biodiversité et de l’évolution du cours d’eau on constate une amélioration certaine.

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Des ambitions pour la suite

Le CEN souhaite remettre en pâture ces espaces dès le printemps 2020.

Une phase complémentaire sur des parcelles plantées d’épicéas est déjà amorcée auprès de propriétaires volontaires. Elle s’inscrit, dans le cadre d’un projet de Contrat Vert et Bleu 2020-2022 coordonné par le PNR Livradois Forez.

Les efforts et les actions menées, continuent sur les parcelles déjà dans la boucle !